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∎ [PDF] Une vieille maîtresse French Edition eBook Jules A BARBEY D'AUREVILLY

Une vieille maîtresse French Edition eBook Jules A BARBEY D'AUREVILLY



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Extrait
Une nuit de février 183., le vent sifflait et jetait la pluie contre les vitres d’un appartement, situé rue de Varennes, et meublé avec toutes les mignardes élégances de ce temps d’égoïsme sans grandeur. Cet appartement — boudoir dessiné en forme de tente — était gris de lin et rose pâle, et il était aussi chaud, aussi odorant, aussi ouaté que l’intérieur d’un manchon.
C’était le boudoir d’une femme qui n’avait jamais boudé infiniment, mais qui ne boudait plus du tout, — de la vieille marquise de Flers.
Une petite table en laque de Chine, couverte de porcelaines du Japon, était placée devant un large feu qui achevait de se consumer en braise ardente. La théière ouverte attendait l’infusion parfumée. La bouilloire d’argent bruissait… rêveur murmure qu’a chanté Wordsworth, le lakiste, quoique ce ne fût pas le bruit d’un lac.
Aux deux angles de la cheminée, dans de grands fauteuils de velours violet, deux femmes, vieilles toutes deux, au front carré, encadré de cheveux gris lissés, l’air patricien, — physionomie de plus en plus rare, — causaient peut-être depuis longtemps. Elles ne travaillaient pas  ; elles étaient oisives  ; mais le rien-faire sied à la vieillesse, surtout quand elle a cette dignité. Entre ces deux nobles et antiques cariatides, entre ces vieilles aux mains luisantes et polies comme la porcelaine dans laquelle elles allaient boire leur thé, il y avait, capricieusement assise sur un coussin de divan, à leurs pieds, une jeune fille dont le profil, éclairé par l’écarlate reflet de la braise, ressemblait à la belle médaille grecque qui représente Syracuse, non sur du bronze alors, mais sur un fond d’or enflammé. Elle avait travaillé tout le soir en silence. Mais la soirée s’avançant toujours, fatiguée de son éternelle tapisserie, elle l’avait laissée rouler de ses mains avec une nonchalance douloureuse. Puis elle s’était levée, avait pris la bouilloire au foyer, et s’était mise à verser l’eau fumante sur les feuilles qui devaient l’ambrer doucement de leurs parfums.
Cette belle tête pâle, les cils baissés, le front grossi par l’attente, les sourcils froncés, la bouche sérieuse, aperçue à travers la vapeur qui s’élevait de la théière, était d’une beauté presque aussi grandiose et aussi tragique que celle d’une magicienne composant un philtre.
Hélas  ! de philtre, elle n’en composait pas… mais elle en avait bu un qui lui semblait amer à cette heure, et qui donnait à son visage la cruelle expression qui l’animait.
«  Il ne viendra pas, mon enfant, — dit une des vieilles, la marquise de Flers, — voici qu’il est minuit, et il avait promis d’être ici à dix heures. Il aura été retenu à son cercle par ses amis.
— Peut-être va-t-il venir encore, — répondit la jeune fille d’un ton désespéré, mais au fond duquel il y avait comme une prière que sa grand’mère entendit.
— Non, il ne viendra pas, — reprit la marquise d’un ton absolu, mais sans dureté. — Et quand il viendrait, ma chère Hermangarde, je ne veux pas qu’il te trouve ici maintenant. Il sait qu’à minuit tu rentres chez toi quand je ne reçois pas. En te voyant, il s’imaginerait que tu l’as attendu. Il croirait qu’il bouleverse tes habitudes. Vraiment ce serait trop tôt déjà  ! L’amour le plus sincère n’est pas exempt de fatuité. Souhaite le bonsoir à madame d’Artelles, et va fermer ces grands yeux bleus auxquels je défends de pleurer.
— Votre grand’mère a raison, ma chère Hermangarde  », dit la comtesse d’Artelles à son tour, avec une gravité froide qui tranchait sur le ton aimable de Mme de Flers.
Écrasée sous la double opinion de ces deux vénérables Sagesses, Hermangarde obéit sans répondre. Quelque Parisienne que l’on soit, quand on est très bien élevée, on a une petite obéissance dont le silence est presque romain. C’est l’avantage des filles comme il faut sur les filles qui ne le sont pas. Les enfants trop aimés des bourgeois murmurent toujours. D’ailleurs, Hermangarde

Une vieille maîtresse French Edition eBook Jules A BARBEY D'AUREVILLY

I read this novel with pleasure and with reticence at the same time. Generally, I am as fond of the style as of the action, the story; and Barbey d'Aurevilly style is remarkably brilliant with so many poetic metaphores. He was born in Normandy and is a master when describing the Norman coast with its high chalking cliffs dazzling in the sun and severe under the grey sky. He shows us also the dandy life (that he lived himself) of the young Parisians who spill lazily their money with women and parties.
As to the action, the main part of the novel presents the disastrous effects of an unbridled passion. And here, I have to stop in order to think about it: this passion is outrageous and the author becomes extravagant. Of course, we cannot forget that we are in the middle of the XIX century when the romanticism moves toward the fantastic or changes into supernaturalism. Maybe we could call it ultra romanticism.
I was progressing in my reading without real enthusiasm , nevertheless with great interest, when I remembered suddenly other two novels published four years before. So I think that the author read them before writing his book: Prosper Mérimée's "Carmen", in France and Emily Brontë's "Wuthering Heights", in England, both published in 1847. "Une vieille maitresse" was published in 1851.
To fully appreciate this novel, it's important to place it in its context, its time and literary moment. Written nowadays, I doubt it would have any success.

Product details

  • File Size 665 KB
  • Print Length 354 pages
  • Simultaneous Device Usage Unlimited
  • Publication Date August 25, 2016
  • Sold by  Digital Services LLC
  • Language French
  • ASIN B01L314Y60

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I read this novel with pleasure and with reticence at the same time. Generally, I am as fond of the style as of the action, the story; and Barbey d'Aurevilly style is remarkably brilliant with so many poetic metaphores. He was born in Normandy and is a master when describing the Norman coast with its high chalking cliffs dazzling in the sun and severe under the grey sky. He shows us also the dandy life (that he lived himself) of the young Parisians who spill lazily their money with women and parties.
As to the action, the main part of the novel presents the disastrous effects of an unbridled passion. And here, I have to stop in order to think about it this passion is outrageous and the author becomes extravagant. Of course, we cannot forget that we are in the middle of the XIX century when the romanticism moves toward the fantastic or changes into supernaturalism. Maybe we could call it ultra romanticism.
I was progressing in my reading without real enthusiasm , nevertheless with great interest, when I remembered suddenly other two novels published four years before. So I think that the author read them before writing his book Prosper Mérimée's "Carmen", in France and Emily Brontë's "Wuthering Heights", in England, both published in 1847. "Une vieille maitresse" was published in 1851.
To fully appreciate this novel, it's important to place it in its context, its time and literary moment. Written nowadays, I doubt it would have any success.
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